Claudio Bernardo est né à Fortaleza, ville du Nordeste du Brésil. Dès l’âge de 15 ans, il entreprend des études de danse à Fortaleza et São Paulo et débute avec la compagnie de Victor Navarro à Rio de Janeiro. En 1986, il entre à Mudra, l’école dirigée par Maurice Béjart à Bruxelles. La même année, il présente à Bruxelles, Cannes, Kinshasa et Castiglioncello sa première chorégraphie, Vita Nostra. L’année suivante, Maurice Béjart l’invite à accompagner sa compagnie pour parfaire sa formation en tant que chorégraphe. De retour en Belgique en 1989, il danse avec Frédéric Flamand avant d’obtenir une résidence à l’actuel Théâtre Les Tanneurs (anciennement Atelier Sainte-Anne), avec les chorégraphes Nicole Mossoux, Patrick Bonté, José Besprosvany et Jacopo Godani. Entre 1986 et 1991, Claudio Bernardo reçoit pour sa seconde création Caïn le prix du Jury Philip Morris au Concours de Lausanne – Chorégraphes Nouveaux, le prix de la SACD pour sa pièce Usdum et le prix du Festival Expérimental du Caire pour Raptus.
Entre 1993 et 1997, Claudio Bernardo compose un triptyque inspiré du rapport de la femme à l’amour absent et commence à introduire du texte dans ses chorégraphies. Le premier volet du triptyque Dilatatio interroge l’extase et l’hystérie à travers la figure de Sainte Thérèse d’Avila. Le second volet, La Voix Humaine (1994), s’inspire de la pièce de Jean Cocteau. Le troisième volet, Systole, est un portrait de Frida Kahlo qui brise les frontières entre abstraction et figuratif et expose le corps au premier plan, qu’il soit victorieux ou anéanti.
En 1995, la compagnie As Palavras est fondée. En 1997, elle bénéficie d’une subvention pluriannuelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles et en 1999, « La Machine à Eau » est proposée à Claudio Bernardo comme lieu de résidence dans la ville de Mons. La même année, il y crée le festival « Le Mouvement-Mons », né du succès de l’organisation du grand colloque « Le Plat Pays – Plancher pour un mouvement » autour du mouvement de la danse en Belgique. Les liens avec Charleroi-Danses (Centre Chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles) permettent la circulation d’œuvres remarquables de la Biennale de Charleroi et la création d’une plateforme européenne d’échanges entre artistes de tous domaines. Claudio Bernardo, en tant qu’artiste associé du Centre Culturel Transfrontalier Le Manège.Mons, propose des animations de sensibilisation à la danse contemporaine et consolide les liens entre les écoles, les universités et le public qui suit son travail en région montoise. Entre 2001 et 2002, il crée La Trilogie, « anthropologie poétique de la mémoire et de sa transmission » qui explore thème du rapport de l’homme à la mémoire, qu’elle soit collective ou individuelle, récente ou archaïque. Elle est formée de Le Sacre-O Sacrificio, Paixão et The Library E.M.D.P..
L’Assaut des Cieux (2009), parabole sur la condition humaine pour six interprètes et une chanteuse lyrique, mêlant cirque, danse, chant lyrique et théâtre, remporte le Prix de la Critique en tant que meilleur spectacle de danse 2010.
En 2012, alors qu’Usdum est nommé « Meilleur spectacle de la Bienal Internacional de Dança do Ceará» au Brésil, le Théâtre Varia propose une résidence à As Palavras, qui quitte alors la ville de Mons pour revenir à Bruxelles. La compagnie compte plus de 60 œuvres à son répertoire, dont plus de 40 créations, des collaborations avec d’autres compagnies de danse (Balé Teatro Castro Alves, Paracuru Cía de Dança et Cía Pano de Boca au Brésil, Cie Nomade en Suisse, Archipel Sud et Compagnie LEG/Léonore Guy en Belgique), avec le théâtre (Philippe Sireuil, Serge Rangoni, Yves Beaunesne, Frédéric Dussenne, Richard Kalish ou Ingrid Von Wantoch Rekowski), avec le cinéma (Charlotte Joulia et Cristina Dias), des installations vidéos, des performances et des expositions.
En 2015, les éditions Alternatives Théâtrales publient en Belgique Écrire le geste, numéro hors-série dédié au travail de Claudio Bernardo.
En 2016, Só20 a été présenté durant le Festival d’Avignon au CDC Les Hivernales. En novembre 2016, la dernière création de la compagnie, Giovanni’s Club, a vu le jour au Théâtre Varia et est ensuite présentée au Théâtre de Liège en décembre 2016. Il s’agit d’une création pour sept interprètes abordant les thèmes de la masculinité et de la virilité moderne.
La nouvelle création, Apoxyomenos, sera présentée au Croatian National Theatre à Zagreb durant la première partie de la saison 2017-2018. Il s’agit d’une création de Claudio Bernardo pour les danseurs du Ballet.